Nous cosignons cet appel de l'Union Locale des syndicats CNT de Lille à un contre rassemblement ce samedi 24 novembre à 10h devant le planning familial (16 avenue Kennedy à Lille). --- Tous les ans, les catholiques de SOS Tout-Petits se réunissent devant le planning familial pour prier contre le droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse), empêchant l’accès aux permanences pour les femmes. Illes brandissent des photos de foetus et des icônes religieuses. Les valeurs de la droite blanche, chrétienne et conservatrice (tendance travail-famille-patrie) nécessitent que nous soyons sur nos gardes. Les mouvements Laissez-les-vivre et SOS Tout-Petits attaquent le droit à l’avortement juridiquement (tentatives répétées pour abroger la loi Veil), économiquement (lobbying et boycott des laboratoires, cliniques), physiquement (les « commandos anti-IVG » dans les années 1990 : illes s’enchaînaient aux portes d’hôpitaux pratiquant l’avortement, s’introduisaient dans les services d’IVG pour prier, casser du matériel médical, agresser des praticien·ne·s…)… Illes affirment ainsi que la sexualité doit avoir comme unique fin la reproduction au sein de couples mariés hétérosexuels et que le destin de toute femme est de devenir mère (ou de rentrer dans les Ordres). Illes fantasment une société réactionnaire et hétérosexiste en luttant en plus contre le mariage pour tous, le divorce, le PACS et l’homosexualité qu’illes considèrent comme une « perversion sexuelle ». Rappelons qu’au delà de ces groupes extrémistes, l’IVG continue d’être remis en cause plus globalement dans notre société. Depuis 2001 le délai légal est passé de 10 à 12 semaines et le droit est donné aux femmes de choisir la technique d’avortement (par aspiration ou médicamenteuse). Mais en réalité, de nombreux hôpitaux ne respectent pas le délai légal d’avortement et refusent de pratiquer les IVG au delà de 10 voire 9 semaines. De plus, ils n’accordent pas le droit aux femmes de choisir la technique d’avortement. L’entretien préalable n’est plus obligatoire mais beaucoup de soignants ne le mentionnent pas. Les mineures doivent toujours faire un entretien social, cependant elle peuvent garder le secret vis-à-vis de leurs parents en se faisant accompagner d’un adulte de leur choix. Cette confidentialité vis-à-vis des parents pourtant prévue par la loi n’est pas toujours respectée. Il n’existe aucun contrôle de l’application de la loi et notamment de l’obligation faite aux structures hospitalières de gynécologie obstétriques d’avoir un service qui pratique les IVG. Les budgets alloués aux plannings familiaux sont perpétuellement revus à la baisse et aucune campagne d’information n’est faite sur l’avortement. La loi Bachelot de 2009 qui prévoit le regroupement de structures hospitalières a entraîné la diminution du nombre de centres pratiquant les IVG. Cela crée des difficultés d’accès pour les femmes habitant à la campagne ou dans les petites villes. Rien n’est prévu pour harmoniser les conditions d’accès à l’IVG dans les différentes régions de France. En plus, la pratique de l’IVG se fait souvent à côté des services de maternité. Étant donné que l’acte d’avorter n’est toujours pas déculpabilisé et que la maternité est survalorisée, il risque d’y avoir encore plus de culpabilisation des femmes qui avortent par leur entourage et par le système médical. Toujours rien n’est fait au niveau de la formation des médecins : aujourd’hui il n’y a qu’entre 2 et 8 heures de formation théorique concernant la contraception et l’IVG en étude de médecine et la clause de conscience des médecins leur permet de refuser de pratiquer l’IVG. Plus que jamais il est nécessaire de lutter pour que chacun-e puisse disposer librement de son corps et s’épanouir dans la sexualité qu’ille choisit. Nous refusons que l’IVG soit remis en cause. Nous refusons que les catholiques intégristes et les nervis d'extrême droite paradent et agressent dans nos villes, comme ils l'ont fait samedi à Paris contre des militantes défendant le mariage gay. L'Union Locale des syndicats CNT de Lille appelle à un contre rassemblement ce samedi 24 novembre à 10h devant le planning familial (16 avenue Kennedy à Lille).