Appel à contributions : Islam et racisme antimusulman d’un point de vue anarchiste

Nous transmettons cet appel à contributions d’un zine anarchiste en anglais dont le thème nous a paru particulièrement pertinent.

L’APPEL (version française) :

Suite au succès de son numéro sur l’antisémitisme, Dysophia, un zine
anarchiste indépendant en anglais, a désormais décidé d’explorer la
question de l’Islam et du racisme antimusulman d’un point de vue
anarchiste. Nous sommes en effet conscients des limites du débat sur cette
question au sein des cercles militants au Royaume-Uni, ainsi que de la
nécessité d’une analyse plus nuancée.

Tout d’abord, nous tenons à poser la question de la possibilité pour les
anarchistes des pays occidentaux (c’est-à-dire de sociétés influencés par
le christianisme) de :

* Faire preuve de solidarité envers ceux qui sont victimes de racisme
antimusulman ;
* Faire preuve de solidarité envers nos camarades qui vivent dans des
lieux où l’islam est l’idéologie dominante ;
* Répondre aux défis posés par le fondamentalisme islamique tout en
s’opposant aux tendances impérialistes et racistes qui diabolisent les
communautés musulmanes en occident et qui apportent leur soutien au
bellicisme et aux guerres impérialistes.

Nous espérons que cette publication ouvrira une discussion critique afin
de faire avancer le mouvement anarchiste. Ainsi, nous souhaitons recevoir
des articles écrits par des anarchistes qui vivent dans des sociétés où
l’Islam est une force dominante et traitant des points suivants :

i) leur relation à l’Islam en soi, et la façon dont la culture de leur
société modifie et façonne leurs approches de l’anarchisme ;

ii) la façon dont ils perçoivent l’islamophobie et le racisme lié a
l’Islam en « occident » ;

iii) comment, selon eux, les anarchistes en « occident » peuvent faire
preuve de solidarité avec leurs camarades dans les pays à majorité
musulmane (y compris, par exemple, lors d’interventions militaires
occidentales ou par rapport aux représentations du « Printemps Arabe » par
les médias et Etats occidentaux) ;

iv) comment les anarchistes peuvent faire preuve solidarité envers les
communautés musulmanes en « occident », tout en conservant une ligne
politique d’opposition à toute discrimination sur la base du sexe, de la
sexualité, etc. (par exemple, comment réagir aux manifestations contre la
loi de la charia, comment s’opposer au discours de la droite qui assimile
toute la communauté musulmane à ses éléments les plus fondamentalistes,
que faire face à la diabolisation des populations musulmanes ou encore
face aux dessins représentant le prophète Mahomet ?).

v) comment la « guerre contre le terrorisme » a-t-elle affecté leurs
activités politiques ;

vi) le point-de-vue des anarchistes sur les problèmes de classe, de sexe
et de sexualité dans le contexte de l’Islam.

Deuxièmement, nous recherchons des contributions d’anarchistes se
considérant comme d’origine musulmane et vivant en «occident». Nous sommes
intéressés par leurs expériences de l’islamophobie et leur action
politique en réponse. Les contributions d’anarchistes se considérant avant
tout comme d’affiliation culturelle « occidentale » mais qui désirent
proposer leur point-de-vue sur ces questions sont également bienvenues.

Enfin, nous sommes intéressés par des récits d’expériences de groupes
anarchistes dans les pays à majorité musulmane afin que d’autres puissent
découvrir leur activités, puisqu’il est rare que les anarchistes en
« occident » aient l’occasion d’en entendre parler. S’il nous recevons
suffisamment de contributions dans ce domaine, nous en ferons une
publication séparée.

Les articles peuvent aller jusqu’à trois mille mots et doivent être
rédigés de manière accessible à tous et dans la mesure du possible sans
jargon académique. Les images et illustrations sont appréciées. *La
publication finale sera en anglais*, mais si vous écrivez dans une autre
langue, contactez nous à l’adresse ci-dessous et nous essayerons
d’organiser une traduction de votre article.

Provisoirement, la date limite d’envoi des contributions est fixée au 31
mars. Toutefois, contactez nous si vous avez l’intention de contribuer
mais ne pouvez pas le faire pour cette date.

Nous protégeons l’anonymat de tous ceux qui le demandent et disposons
également de moyens de communication sécurisés, y compris PGP / GPG, si
nécessaires.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter et n’hésitez
pas à faire circuler cet appel.

Merci par avance,

Les Editeurs de Dysophia (D O’D, SR)
dysophia@riseup.net
http://dysophia.wordpress.com

8 décembre 2012 – manifestation bruyante contre le centre de rétention de Lesquin

Nous relayons l’appel à manifester bruyamment contre le centre de rétention de Lesquin samedi 8 décembre 2012.

http://lille.indymedia.org/spip.php?article27725

Rendez-vous sur place à midi.
Rendez-vous à 11 heure métro porte de Douai pour un départ en vélo.

Manifestation en soutien à tous les enfermé.es, contre les expulsions et les politiques migratoires, pour la régularisation de toutes les personnes sans papiers.

Casseroles, sifflets et tout autre objet sonore bienvenu !

 

Samedi 24 novembre 2012 à 10h – Contre-rassemblement pour le droit à disposer librement de son corps

Nous cosignons cet appel de l'Union Locale des syndicats CNT de Lille à un
contre rassemblement ce samedi 24 novembre à 10h devant le planning
familial (16 avenue Kennedy à Lille).

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Tous les ans, les catholiques de SOS Tout-Petits se réunissent devant le
planning familial pour prier contre le droit à l’IVG (interruption
volontaire de grossesse), empêchant l’accès aux permanences pour les
femmes. Illes brandissent des photos de foetus et des icônes religieuses.
Les valeurs de la droite blanche, chrétienne et conservatrice (tendance
travail-famille-patrie) nécessitent que nous soyons sur nos gardes. Les
mouvements Laissez-les-vivre et SOS Tout-Petits attaquent le droit à
l’avortement juridiquement (tentatives répétées pour abroger la loi Veil),
économiquement (lobbying et boycott des laboratoires, cliniques),
physiquement (les « commandos anti-IVG » dans les années 1990 : illes
s’enchaînaient aux portes d’hôpitaux pratiquant l’avortement,
s’introduisaient dans les services d’IVG pour prier, casser du matériel
médical, agresser des praticien·ne·s…)…

Illes affirment ainsi que la sexualité doit avoir comme unique fin la
reproduction au sein de couples mariés hétérosexuels et que le destin de
toute femme est de devenir mère (ou de rentrer dans les Ordres). Illes
fantasment une société réactionnaire et hétérosexiste en luttant en plus
contre le mariage pour tous, le divorce, le PACS et l’homosexualité
qu’illes considèrent comme une « perversion sexuelle ».

Rappelons qu’au delà de ces groupes extrémistes, l’IVG continue d’être
remis en cause plus globalement dans notre société.

Depuis 2001 le délai légal est passé de 10 à 12 semaines et le droit est
donné aux femmes de choisir la technique d’avortement (par aspiration ou
médicamenteuse). Mais en réalité, de nombreux hôpitaux ne respectent pas
le délai légal d’avortement et refusent de pratiquer les IVG au delà de 10
voire 9 semaines. De plus, ils n’accordent pas le droit aux femmes de
choisir la technique d’avortement. L’entretien préalable n’est plus
obligatoire mais beaucoup de soignants ne le mentionnent pas. Les mineures
doivent toujours faire un entretien social, cependant elle peuvent garder
le secret vis-à-vis de leurs parents en se faisant accompagner d’un adulte
de leur choix. Cette confidentialité vis-à-vis des parents pourtant prévue
par la loi n’est pas toujours respectée. Il n’existe aucun contrôle de
l’application de la loi et notamment de l’obligation faite aux structures
hospitalières de gynécologie obstétriques d’avoir un service qui pratique
les IVG.

Les budgets alloués aux plannings familiaux sont perpétuellement revus à
la baisse et aucune campagne d’information n’est faite sur l’avortement.
La loi Bachelot de 2009 qui prévoit le regroupement de structures
hospitalières a entraîné la diminution du nombre de centres pratiquant les
IVG. Cela crée des difficultés d’accès pour les femmes habitant à la
campagne ou dans les petites villes. Rien n’est prévu pour harmoniser les
conditions d’accès à l’IVG dans les différentes régions de France.

En plus, la pratique de l’IVG se fait souvent à côté des services de
maternité. Étant donné que l’acte d’avorter n’est toujours pas
déculpabilisé et que la maternité est survalorisée, il risque d’y avoir
encore plus de culpabilisation des femmes qui avortent par leur entourage
et par le système médical. Toujours rien n’est fait au niveau de la
formation des médecins : aujourd’hui il n’y a qu’entre 2 et 8 heures de
formation théorique concernant la contraception et l’IVG en étude de
médecine et la clause de conscience des médecins leur permet de refuser de
pratiquer l’IVG.

Plus que jamais il est nécessaire de lutter pour que chacun-e puisse
disposer librement de son corps et s’épanouir dans la sexualité qu’ille
choisit.
Nous refusons que l’IVG soit remis en cause.
Nous refusons que les catholiques intégristes et les nervis d'extrême
droite paradent et agressent dans nos villes, comme ils l'ont fait samedi
à Paris contre des militantes défendant le mariage gay.

L'Union Locale des syndicats CNT de Lille appelle à un contre
rassemblement ce samedi 24 novembre à 10h devant le planning familial (16
avenue Kennedy à Lille).

Lutter en tant qu’homme contre le patriarcat. remettre en cause les privilèges masculins

Annonce d’une soirée organisée par un « groupe non-mixte d’hommes anarchistes entendant participer à la lutte contre l’hétéropatriarcat », qui a eu lieu le mercredi 4 juillet à 20h30 au Centre Culturel Libertaire.

Les rapports de classes qui structurent notre société ne peuvent pas être réduits au conflit opposant le prolétariat à la bourgeoisie. Ainsi, le patriarcat qui divise la société en deux catégories, femmes et hommes, peut également être compris comme une lutte de classe. Le travail domestique gratuit, le harcèlement sexuel ou les inégalités salariales ne sont ainsi que quelques exemples de la domination qu’exerce la classe des hommes sur celle des femmes. Comme l’émancipation des opprimées sera l’œuvre des opprimées elles-mêmes, l’abolition du genre sera d’abord dûe aux luttes féministes. Toutefois, cette affirmation sert souvent de prétexte pour dédouaner les hommes de toute implication effective dans la lutte contre le patriarcat. Les hommes peuvent-ils jouer un rôle dans cette lutte ? Si oui, lequel ? C’est à ces questions que nous proposons de nous atteler lors de cette soirée.

gettingthevoiceout, un site de collecte de témoignages des personnes détenues en centres fermés

Le blog du GDALE-CGA est parfois utilisé pour relayer des articles ou des annonces d’autres personnes ou collectifs, comme ici.

Le nouveau site de gettingthevoiceout est en ligne à cette nouvelle adresse :

www.gettingthevoiceout.org

Getting the Voice Out est un site qui collecte les témoignages des personnes détenues en centres fermés, afin de porter leurs récits à l’extérieur des murs et de rendre ainsi public ce que les autorités s’efforcent de cacher.

Le site est maintenant accessible en trois langues séparées (Français, Anglais et Néerlandais), le flux RSS fonctionne (possibilité d’être averti dès qu’un nouveau post est publié).

Nous continuons bien sur à alimenter le site en nouveaux témoignages, pour rappeler régulièrement que des centaines de personnes subissent ces centres quotidiennement.

Nous avons également créé plusieurs nouvelles rubriques :

En savoir plus – D’autres témoignages : Rubrique qui regroupe des liens vers d’autres sites en Europe qui ont la même vocation que Getting the voice out, c’est à dire donner une tribune aux personnes enfermées dans les centres de la honte.

Les centres fermés – Textes d’opinion : Une rubrique qui nous laisse la possibilité de publier des textes de personnes extérieures, qui nous semble intéressant de relayer. Cette rubrique sera complétée au fur à mesure des découvertes et des suggestions.

Les centres fermés – Actions dans et devant les centres : Le but est de rassembler toutes les infos sur les luttes qui nous parviennent de l’intérieur des centres fermés en Belgique, via des visiteurs ou des prisonniers. Mais également de créer un historique des actions de soutien et de solidarité qui ont lieu devant les centres. Les suggestions sont également les bienvenues.

Les centres fermés : Dernière rubrique, mais pas des moindres puisque nous somme encore en train de bosser dessus. Elle regroupera toute une série d’information sur ce que sont les centres fermés en Belgique… Nous aurons donc : Qui gère les CF ? Qui trouve-ton dans les CF ? Criminalisation et stigmatisation ? Les conséquences physiques et psychologiques de la détention – Les enfants – Les cas Dublin – Quels sont les CF en Belgique ? Les réalités de vie dans les CF – Des témoignages sur l’enfermement – La durée de détention – Le recours à l’isolement – L’accès à la connaissance des droits – L’accès aux soins – La menace de l’expulsion – Les CF en Europe – Frontex

Enfin, les rubriques films et radios sont toujours accessibles, et nous avons toujours besoin de suggestions pour les compléter.

Donc si vous avez des idées sur des sites, des films, des radios ou des documents que nous pourrions mettre en lien sur le site, n’hésitez pas à envoyer un mail à gettingthevoiceout(a)vluchteling.be

Vous pouvez également demander à être inscris dans la newsletter, que nous essayerons d’envoyer régulièrement.

(N’hésitez pas non plus à changer le lien du site sur vos pages Internet et à faire passer cette nouvelle adresse dans vos mailing, afin que le site soit mieux référencé et que d’autres puissent découvrir ces témoignages… qui sont plus que jamais d’actualité.)

Merci à tous,

Getting the voice out

Nouveaux témoignages :

– Ce n’est pas logique de traiter les gens de cette façon :

Une nuit tu t’endors, on vient te menotter, te prendre, c’est tellement choquant… Tu es avec quelqu’un, on vient, on t’appelle, oui, c’est l’assistante qui t’appelle, elle veut te parler, et c’est comme ça qu’on isole quelqu’un. Vous imaginez un peu dans quel état on peut être, le stress d’être pris et isolé pendant 24 heures et d’entendre ensuite que le vol est pour demain.

http://www.gettingthevoiceout.org/ce-nest-pas-logique-de-traiter-les-gens-de-cette-facon/

– Je n’ai plus assez de courage :

« Je suis dans le centre fermé depuis un mois et demi, et j’ai vraiment perdu beaucoup de poids, ma situation est grave. J’attends le résultat du tribunal, j’ai été au premier tribunal, ça a été négatif.

Ca fait 6 ans que je suis ici en Belgique. J’ai fait une demande de régularisation. J’habite également dans une maison, j’ai une adresse, je paye le loyer, je paye l’électricité, je travaille au noir comme ça je peux manger. Ils m’ont attrapé dans un salon de coiffure, ils sont rentrés et comme je n’ai pas voulu donner mon nom exact aux fédéraux… »

http://www.gettingthevoiceout.org/je-nai-plus-assez-de-courage/

– Quand je le vois, je vois la mort ! :

« La situation en ce moment est horrible. (…) La nourriture c’est la catastrophe. A propos de moi, moi ça fait presque 40 jours, ou plus, que je n’ai pas mangé. Je mange seulement le matin. La collation du matin, je la partage à trois. La plupart des gens font ça. Ils prennent que le petit déjeuner et le partagent pour la journée. Ils vivent avec le petit déjeuner, avec de la confiture et du beurre. Si tu manges tu dors direct. Tu vas dormir direct. Tu bois du café, tu vas direct dormir. Il y a des jours tu ne trouves personne, dehors. »

http://www.gettingthevoiceout.org/quand-je-le-vois-je-vois-la-mort/

– L’avion est pour demain :

 « En fait moi je suis détenu ici dans le centre fermé 127 bis, juste à côté de l’aéroport, un centre qui n’a rien à voir avec l’humanité, parce que j’ai vu des choses ici qui m’ont vraiment choqué. (…) Ici, chaque fois que tu essaies de parler, de faire quelque chose, de changer la situation pour le bien de tout le monde on te met la pression et on te dit “ demain c’est l’avion”. Il n’ y a pas de criminels ici, il n’y a personne ici qui a fait quelque chose de grave pour l’Etat belge et pourtant on vit dans une situation vraiment inhumaine. Je veux contacter une association pour rentrer de mon plein gré, mais pas comme ça. »

http://www.gettingthevoiceout.org/lavion-est-pour-demain/