Aujourd’hui, la manifestation prévue s’est transformée en rassemblement devant les urgences du CHR. En effet, les grévistes mis dehors par Douai (hôpital ? Foyer ?) ont atterri là. Et le directeur de l’hôpital, les a menacés d’appeler la police pour un contrôle d’identité.
Je pense qu’ils étaient 8. On est arrivé-es vers 18h15. On devait être 150 soutiens au plus fort pour 70 flics environ. Il y a eu la BAC et un camion de la PAF. Les flics se sont déployé-es devant les grévistes et le camion de la PAF s’est approché vers 19h30 ou 20h comme pour les embarquer. Finalement les grévistes ont été hospitalisés. Le rassemblement a été maintenu. Soudain, remue-ménage chez les flics, un chef met son écharpe et sort son porte-voix pour faire les sommations.
On apprend (sans qu’il ait je crois eu à faire des sommations) que nous sommes sur un lieu privé (le trottoir en face du CHR !) et qu’on doit partir. On est gentillement refoulé-es de deux cents mètres. On trouve refuge sur un trottoir devant un abri bus. On y maintient un rassemblement. La raison de cette agitation policière est apparemment dans une visite de Martine Aubry au service de cardiologie.
Entre 21h15 et 21h45, 4 grévistes sortent de l’hôpital. Certains ont relativement du mal à marcher (et les autres, ceux qui ne sont pas sortis, avaient l’air encore plus mal en point). Des personnes
récupèrent des couvertures (les couvertures ont été laissées au premier endroit où étaient les grévistes) mais on n’a plus le droit d’y aller.
Le premier sans papier sorti a le diagnostic suivant : anorexie ! Le 4e a celui de » grève de la faim » (je crois). Le troisième est sorti sans qu’on lui donne de papier (ce qui est illégal je crois). Les 4 grévistes sont assis dans l’abri bus. D’autres couvertures ont pu être récupérées.
22h05 : deux flics et le chef du Samu qui travaille main
dans la main avec la police lors des grèves de la faim depuis 16 ans, tous présents depuis le début, viennent voir les grévistes. Il leur dit alors qu’ils vont pouvoir passer la nuit aux urgences, qu’il ne peut pas laisser quelqu’un dormir dehors (en gros).
Bref, avec le camion de la PAF, le déploiement de flics, le fait d’en relâcher 4 dans le froid, j’ai l’impression qu’ils sont en train de jouer une guerre psychologique avec les grévistes.
À noter que personne n’est rentré en métro finalement car, provocation ultime, d’autres flics se sont mis au milieu de la route sur le chemin du métro pour contrôler tout ce qui passait.
M.
Pas P.S. Mardi, les sans-papiers grévistes hospitalisés lundi soir ont été mis dehors par l’hôpital. Ils se sont réfugiés dans la station de métro où ils ont fait l’objet d’un contrôle par les agents de Transpole. Celui-ci a débouché par leur arrestation par la police et leur transfert vers le commissariat de Lille sud. L’un d’eux a ensuite été conduit au Centre de rétention administrative (CRA) de Lesquin, en attente d’expulsion.